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Escapade en montagne libanaise

L'Orient-Le Jour

Juin 25, 2008

Quelque 400 kilomètres de randonnée pédestre relient le nord au sud du Liban. Le circuit, baptisé Darb el-Jabal el-Loubnani (sentier de la Montagne libanaise), traverse quatre réserves naturelles et passe par 75 villages perchés entre 600 mètres et 2 000 mètres d'altitude.

 

Un itinéraire national reliant le nord du Liban au sud permet aux amoureux du grand air, d'aventures et de circuits inédits de découvrir 75 villages situés à des altitudes allant de 600 mètres à 2 000 mètres. Baptisé Darb el-Jabal el-Loubnani (Lebanon Mountain Trail, LMT, ou sentier de la Montagne libanaise), le circuit s'étale sur plus de 400 kilomètres, de Kobeyate au Liban-Nord, à Marjeyoun au Liban-Sud. Un véritable joyau pour les amateurs.

 

A l'origine de ce projet, Joseph Karam, un émigré libanais qui ne cesse de consolider ses liens avec la mère patrie. A la tête d'Ecodit, une société américaine de conseil et d'assistance technique dans le développement international, Joseph Karam et son équipe ont constaté au Liban un essor des activités de plein air, notamment après la fin de la guerre, en 1990. "C'est un phénomène qui a toujours existé au Liban et qui est de nouveau en vogue depuis les années 1990", explique-t-il.

 

Ecodit-Liban souhaitait au départ mettre au point une stratégie pour développer le tourisme rural dans la région de Batroun. Inspirée par l'Appalachian Trail (le sentier des Appalaches) aux Etats-Unis, qui relie le mont Katahdin, dans le Maine, au mont Springer, en Géorgie, Ecodit-Liban a eu ainsi l'idée de créer un circuit national de grande randonnée. "Contrairement au sentier des Appalaches [4 000 kilomètres], le LMT peut être parcouru en un mois. Ce qui correspond à la durée des vacances d'une grande majorité de salariés", poursuit Joseph Karam.

 

Le projet, d'un coût total de 3,3 millions de dollars, a été exécuté en étroite collaboration avec les municipalités locales et financé par l'Agence américaine pour le développement international (USAid), dans le cadre des projets susceptibles de "créer et de développer les opportunités économiques dans les villages libanais", explique M. Ghassan Jamous, chargé de superviser l'exécution du projet au sein de USAid.

 

Initiée en 2006, la réalisation du projet LMT a comporté trois étapes étalées sur deux années. Dans un premier temps, il a fallu créer le sentier et le délimiter, former des guides locaux et réhabiliter des maisons d'accueil pour améliorer la vie économique des villages par lesquels passe le circuit. L'ONG Lebanon Mountain Trail Association a ensuite été fondée, pour assurer la continuité du projet. Toute personne peut y adhérer. "Les fonds collectés permettront de préserver le sentier et de le promouvoir", souligne Raghida Haddad, vice-présidente de l'ONG.

 

Un site web [www.lebanontrail.org] a également été créé, ainsi qu'un guide et des brochures concernant chaque section du sentier.

 

Les villages par lesquels passe le sentier ont été choisis selon des critères bien précis, notamment l'altitude, leur patrimoine culturel ou historique... Les sentiers sont accessibles toute l'année. Ils peuvent être parcourus "seul ou en groupe, encadrés par un guide local ou un tour-opérateur", souligne Gilbert Moukheiber, ingénieur culturel et touristique, coordinateur du secteur Mont-Liban nord du projet. "Toutefois, nous conseillons aux randonneurs d'entrer en contact avec les guides locaux notamment pour encourager l'activité économique de ces villages."

 

"Les sentiers sont accessibles à tout le monde [leur longueur varie entre 12 kilomètres et 23 kilomètres]. Certaines parties peuvent être parcourues par des enfants", insiste Gilbert Moukheiber, qui précise par ailleurs qu'à ce jour 100 kilomètres du circuit sont déjà balisés.

 

Le circuit passe par quatre réserves naturelles : Ehden, Tannourine, les cèdres du Chouf, Arz el-Rab à Bécharré. Les paysages sont variés. Il en est aussi de la nature du sol (jourd, forêts, réserves, vallées, etc.).

 

"L'importance du sentier, c'est qu'il permet de préserver les anciens sentiers que suivaient nos ancêtres et de relier les villages entre eux", souligne Gilbert Moukheiber. "Nous voulons encourager le tourisme responsable, dont le but est de respecter les ressources des villages et de faire participer la communauté locale au projet. Il s'agit-là d'un authentique concept d'écotourisme."

 

Il reste que la hantise de toute l'équipe d'Ecodit est de voir un jour s'élever des constructions en béton à proximité du sentier. Ne possédant aucun pouvoir sur les communautés locales, ils multiplient les campagnes de sensibilisation pour les convaincre de la nécessité de garder le circuit intact et de le préserver.

 

 

Repère

 

Le sentier littéraire de Baskinta

Parmi les diverses sections du circuit LMT, le sentier littéraire de Baskinta [dans la région du Mont-Liban, au nord-est de Beyrouth] a été créé en hommage aux hommes de lettres du village et de ses environs, notamment Amin Maalouf [Prix Goncourt 1993].

 

Le sentier, long de 24 kilomètres, allie ainsi la randonnée à la découverte du patrimoine culturel et littéraire de la région. Des panneaux informatifs permettent aux visiteurs de se familiariser avec les poètes et les écrivains locaux, et avec leurs œuvres. Le sentier mène aussi les visiteurs au centre culturel Abdallah Ghanem, qui accueille les activités culturelles de la région.